La Vendée : de l’anomalie toponymique
au génocide d’Etat
Jacques Arrignon
Présentation

La Vendée, en 1789, n’a aucune signification territoriale ; le terme ne représente ni un pays, ni une appartenance nobiliaire : baronnie ou comté, ni une circonscription administrative de l’époque : baillage ou sénéchaussée.


Le conférencier décrit les circonstances rocambolesques qui en ont fait un département. Il déroule ensuite un certain nombre d’évènements insolites qui ont attiré l’attention du pouvoir révolutionnaire sur ce nouveau département et qui ont abouti à ce qu’il fut assez rapidement convenu d’appeler « les guerres de Vendée ».


Les paramètres qui ont conduit à l’organisation de « la Vendée militaire » en rébellion contre les mesures imposées par la Convention : particulièrement la levée de conscrits pour lutter aux frontières de l’Est à la période printanière des travaux des champs, mais aussi les mesures anticléricales, le démantèlement de la hiérarchie féodale rurale, enfin le sort réservé à la famille royale.


Un point intéressant réside dans le fait qu’il ne s’est pas agi d’une insurrection commanditée par la noblesse, mais d’une réaction populaire spontanée, avec un recours tardif aux nobliaux locaux pour encadrer les masses paysannes révoltées.


L’encadrement militaire souvent de grande qualité, un mode de combat adapté à un bocage très compartimenté, conduisent à de rapides succès sur les troupes républicaines et à l’embrasement de l’intérieur du Bas Poitou. Malgré l’envoi de renforts dont l’armée de Mayence, la situation militaire se dégrade, au point que la Convention décrète l’anéantissement de la Vendée par tous moyens.


Dans cette situation, les généraux vendéens décident d’aller quérir l’aide promise par les émigrés et par les Anglais. L’armée du bocage franchit donc la Loire, prend Angers et Le Mans, puis se porte sur Granville, en quête d’un secours qui ne se présentera pas, La retraite deviendra une déroute, puis une débandade lors de la traversée de la Loire. De plus de 60 000 Vendéens au départ, femmes et enfants compris, moins de 4 000 retrouveront le sol natal.


Pendant le même temps, la Convention a organisé une répression systématique confiée à 12 colonnes dites « infernales » qui, quadrillant le territoire insurgé, tuent aussi bien les humains que les animaux, empoisonnent les puits, brûlent taillis et forêts, stérilisent les champs avec du sel, du salpêtre et autres produits envoyés par le gouvernement parisien.


Le conférencier s’appuie sur des textes pour expliciter le second terme de la conférence, car il s’est bien agit d’un génocide suivant la définition actuellement admise, et d’un génocide d’Etat dans la mesure où il fut ordonné par des décrets et par des instructions écrites délivrées aux généraux commandant les Colonnes infernales. On estime à 120 000 les combattants et habitants tués et disparus pendant les guerres de Vendée, sur une population insurgée de 350 000 résidents.


La conclusion porte sur la naissance d’une appartenance à un pays, devenu le pays vendéen, dont le département de la Vendée constitue le socle, les épreuves ayant développé dans la population une identité particulière sagement intégrée toutefois dans la nation française.


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